La nanomédecine utilise des nanoparticules pour cibler les cellules malades, notamment les tumeurs et limiter les effets secondaires des traitements. Une difficulté majeure est de contrôler la taille de ces particules, pour qu’elles puissent être injectées et véhiculées jusqu’à l’organe malade. Une autre est de « vectoriser » ces particules, soit d’y greffer des molécules d’intérêt biologique qui leur permettront de cibler précisément les cellules visées. Pour franchir ces deux écueils, deux chercheuses de l’Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg proposent de recourir à des nanoparticules dendritiques et magnétiques. Delphine Felder-Flesch, directrice de recherche CNRS, et Sylvie Begin-Colin, professeure à l’Université de Strasbourg et directrice de l’École européenne de chimie, polymères et matériaux de Strasbourg, ont fondé la start-up Superbranche pour commercialiser ces matériaux, fruits d’une dizaine d’années de recherche.
Les nanoparticules dendritiques de Superbranche sont constituées d’une particule active enrobée dans un matériau dendritique conçu pour stabiliser le nanomatériau et rendre son injection intraveineuse possible. Depuis 2009, 8 preuves de concept précliniques réalisées avec des matériaux brevetés ont montré que ces nanoparticules dendritiques étaient capables de rehausser le signal IRM, de cibler des cellules malades après injection intraveineuse et d’être éliminées par voies urinaire et hépatobiliaire. « Avec des produits injectables par voie systémique, et conçus pour cibler les cellules cancéreuses, il serait possible de réaliser des diagnostics plus précoces, notamment de la dissémination des cancers, et de traiter toutes les tumeurs, quelle que soit leur localisation », indique Delphine Felder-Flesch, présidente de Superbranche.
La start-up aura très prochainement à son catalogue une dizaine de produits – nanoparticules, dendrimères, ou nanoparticules enrobées dans un dendrimère – qui seront proposés aux laboratoires de nanomédecine, dans la recherche publique comme chez les industriels. Elle prépare aussi une étude préclinique en partenariat avec le Centre de lutte contre le cancer de Dijon, projet pour lequel Superbranche est candidate au concours i-Lab 2019.
Spectradiagnostic : Des nanomatériaux dendritiques pour le diagnostic précoce des cancers.
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